Prix du public les Yeux Doc 2023 : le programme des projections !

143 rue du désert
Malika, reine de son royaume désertique, occupe l’espace de la caméra de Hassen Ferhani. Les hommes passent et défilent dans son quotidien, tantôt pour une tasse de thé, tantôt pour se mettre à l’abri d’une tempête de sable. Calme, paisible, serein, son monde est menacé par une nouvelle station essence qui viendrait en ruiner cette authenticité. On s’attache vite à cette femme malicieuse qui voit les kilomètres défiler, sans quitter pour autant sa cahute où le frigo n’est pas toujours allumé, où on parle arabe et un peu français, mais surtout où on est toujours bien accueilli.

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Ayi
Shanghaï, métropole mondiale, vitrine de la Chine capitaliste et autoritaire. Dans cette ville tournée vers le futur, Ayi appartient au passé.
Au milieu des vieux quartiers destinés à disparaître, elle vend à la sauvette de la nourriture traditionnelle qu’elle prépare dans les rues très surveillées de la ville. Sans autorisation pour travailler à Shanghaï, Ayi est sans cesse en alerte pour éviter la police municipale. A ses côtés d’autres femmes luttent pour gagner leur vie, armées de leur seules charrettes de street food, véritables cuisines mobiles. Plus qu’un portrait de femme, Ayi est le tableau d’une société chinoise qui cherche à développer un espace urbain moderne au détriment d’une partie de sa population.
 

La cravate
Bastien, militant du Front National depuis cinq ans, est le sujet de cette histoire. Il gravit les échelons de son parti, jusqu'à atteindre les plus hautes sphères pendant la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2017. Naguère, une événement dans la vie de Bastien a précipité son passage à l'âge adulte et son introduction dans un groupe néo-nazi, que Bastien doit camoufler s'il veut gagner en respectabilité.
Parler de l'extrême droite, sans la diaboliser ni lui donner une plateforme, c'est l'ambitieux challenge que se sont lancés Mathias Théry et Etienne Chaillou. Comment parler d'un sujet qu'il faut prendre avec des pincettes sans toutefois détourner le regard ? C'est par le prisme d'une reprise de scénario que le film postule, accompagné d'un jeune homme du RN au visage jeune et rond mais dont les yeux expriment un passé trouble et bien éprouvé, l'idée de se placer au niveau des petites mains du parti, fabriquant l'image et le discours des plus grands.

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Dans la terrible jungle
Dans la terrible jungle de Ombline Ley et Caroline Capelle nous retrouvons les parcours fantasques d’adolescents en situation de handicap. Toutefois, les auteures n’ont pas réalisé un documentaire sur le handicap mais avec des adolescents participant entièrement à la réalisation du film. Tout en laissant place à l’improvisation, ils rejouent pour la caméra des moments émouvants de leur quotidien. En effet, dans cet environnement à part et cloisonné qu’est La Pépinière, nous suivons leur vision du monde. L’humour décapant et jubilatoire ainsi que la musique créent un langage commun permettant aux jeunes de s’évader et à nous, spectateur, de rentrer dans leur univers. Sur le modèle du film choral, nous traversons avec eux ces différentes réalités oniriques qui s’entremêlent sans explication ni commentaire. Ainsi, Dans la terrible jungle réunit toutes les composantes d’un palpitant blockbuster d’auteur avec un super héros, des cascades, un peu de sensualité mais pas trop, un jeune en fauteuil roulant turbo speed, des adolescents en ébullition, une fille populaire, un groupe de rock et quelques lapins pour les amateurs de nature...

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