Publié le 23 janvier 2023
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Mis à jour le 25 janvier 2023
le 21 janvier 2023
BU Chevreul
Jean-Baptiste Maudet est venu présenter son livre "Tropicale Tristesse" à la BU Chevreul samedi matin. La Fête du livre de Bron lui avait planifié plusieurs rencontres en bibliothèque lors de son passage à Lyon.
Jean-Baptiste Maudet est en lice pour le Prix Summer organisé par la Fête du livre de Bron. Le jury de l'Université Lumière Lyon 2, composé de personnels de l'établissement, était présent pour l'écouter. Plusieurs personnes extérieures à l'Université et qui avaient apprécié la lecture de l'ouvrage sont également venues.
Cette rencontre a pu éclairer ceux qui avaient lu le livre sur les différents choix fait par l'auteur. Tout est parti de l'envie d'écrire à la première personne. Au départ, l'héroïne était un homme mais n'arrivant pas à se débloquer dans l'écriture, il a préféré créer Jeanne. Il a ainsi trouvé une distance suffisante avec son personnage. Il a installé une ironie et a pu se détacher des repères beaucoup plus virils qu'il y aurait eu avec un homme. Jeanne Beaulieu, Big James et Jean-Baptiste... lui et ses personnages sont reliés par leurs initiales.
Jean-Baptiste Maudet savait en choisissant le titre Tropicale Tristesse qu'il y aurait le poids de Lévi-Strauss, il avait donc envisagé d'autres titres comme L'origine de la couleur des plumes ou Sur place Amazone. Il a été rassuré quand il a vu la couverture : légère, abstraite, qui contrebalance avec le titre anthropologique.
Il a également beaucoup parlé de la différence qu'il fait entre son travail de géographe et d'écrivain. Il n'aime pas qu'on décrive le travail des géographes comme de la description de paysages. Dans son livre, il ne dit pas qu'il faut protéger la forêt. Jeanne se sent libre de penser ce qu'elle veut. Big James sait qu'il ne peut pas se préoccuper de 7 milliards d'humains. Il sépare clairement son travail de chercheur où il se préoccupe de la nature et son travail littéraire où les personnages se demandent s'il faut vraiment se préoccuper de ce qui se passe à l'autre bout de la Terre. Pour son livre Matador Yankee, il écrit sur une région qu'il connaît bien. Il est parti plusieurs mois faire des études sur le rodéo et le western en Californie, à la frontière avec le Mexique dans le cadre de son travail de recherche en géographie. En rencontrant tout un tas de gens, il a senti qu'il mettait à l'écart les contradictions individuelles lors de son travail de recherche. Il arrive mieux à parler de la complexité des individus dans ses ouvrages.
Pour son deuxième livre Des humains sur fond blanc et son dernier livre Tropicale Tristesse, il n'est jamais allé en Sibérie ou au Brésil. Chacun peut lire son deuxième ouvrage avec son propre imaginaire de la Sibérie. Pour son dernier livre, il a vu comment les auteurs et les réalisateurs faisaient vivre l'Amazonie, comment ils fabriquent leur Amazonie littéraire. La sous-intrigue du livre se passe à Séville où il a vécu. Cette partie repose sur une expérience personnelle de l'auteur alors que l'intrigue au Brésil part d'un travail documentaire. C'est la ville de Séville qui est fantasmée par Jeanne alors qu'elle explore le Brésil. Cette symétrie inversée n'a pas été calculé par l'auteur.
"Tous les explorateurs partent en Amazonie avec un livre".
Jean-Baptiste Maudet s'est inspiré de plusieurs histoires qui le fascinaient. Tout d'abord, "l'indien au trou", cet homme a vécu seul 20 ans en Amazonie, son peuple a visiblement été décimé, il parle une langue qu'il est le seul à connaître. Il est mort seulement en septembre. Il évoque aussi l'explorateur Percy Fawcett qui cherchait une cité perdue. Un livre retrace son aventure : La cité perdue de Z. Jean-Baptiste Maudet cite Tristes tropiques de Lévi-Strauss. Comme beaucoup de monde, il connaissait ce livre par des citations, mais ne l'avait jamais lu de bout en bout. Il l'a finalement lu et a fait des recherches pour en savoir davantage.
"On peut voyager en restant chez soi ou voyager sans arriver à déconnecter."
Ce livre nous amène indéniablement à nous poser des questions sur le voyage.
Le public venu assister à la rencontre à la BU Chevreul
Christelle Caillet, bibliothécaire au SCD et Jean-Baptiste Maudet
Cette rencontre a pu éclairer ceux qui avaient lu le livre sur les différents choix fait par l'auteur. Tout est parti de l'envie d'écrire à la première personne. Au départ, l'héroïne était un homme mais n'arrivant pas à se débloquer dans l'écriture, il a préféré créer Jeanne. Il a ainsi trouvé une distance suffisante avec son personnage. Il a installé une ironie et a pu se détacher des repères beaucoup plus virils qu'il y aurait eu avec un homme. Jeanne Beaulieu, Big James et Jean-Baptiste... lui et ses personnages sont reliés par leurs initiales.
Jean-Baptiste Maudet savait en choisissant le titre Tropicale Tristesse qu'il y aurait le poids de Lévi-Strauss, il avait donc envisagé d'autres titres comme L'origine de la couleur des plumes ou Sur place Amazone. Il a été rassuré quand il a vu la couverture : légère, abstraite, qui contrebalance avec le titre anthropologique.
Il a également beaucoup parlé de la différence qu'il fait entre son travail de géographe et d'écrivain. Il n'aime pas qu'on décrive le travail des géographes comme de la description de paysages. Dans son livre, il ne dit pas qu'il faut protéger la forêt. Jeanne se sent libre de penser ce qu'elle veut. Big James sait qu'il ne peut pas se préoccuper de 7 milliards d'humains. Il sépare clairement son travail de chercheur où il se préoccupe de la nature et son travail littéraire où les personnages se demandent s'il faut vraiment se préoccuper de ce qui se passe à l'autre bout de la Terre. Pour son livre Matador Yankee, il écrit sur une région qu'il connaît bien. Il est parti plusieurs mois faire des études sur le rodéo et le western en Californie, à la frontière avec le Mexique dans le cadre de son travail de recherche en géographie. En rencontrant tout un tas de gens, il a senti qu'il mettait à l'écart les contradictions individuelles lors de son travail de recherche. Il arrive mieux à parler de la complexité des individus dans ses ouvrages.
Pour son deuxième livre Des humains sur fond blanc et son dernier livre Tropicale Tristesse, il n'est jamais allé en Sibérie ou au Brésil. Chacun peut lire son deuxième ouvrage avec son propre imaginaire de la Sibérie. Pour son dernier livre, il a vu comment les auteurs et les réalisateurs faisaient vivre l'Amazonie, comment ils fabriquent leur Amazonie littéraire. La sous-intrigue du livre se passe à Séville où il a vécu. Cette partie repose sur une expérience personnelle de l'auteur alors que l'intrigue au Brésil part d'un travail documentaire. C'est la ville de Séville qui est fantasmée par Jeanne alors qu'elle explore le Brésil. Cette symétrie inversée n'a pas été calculé par l'auteur.
"Tous les explorateurs partent en Amazonie avec un livre".
Jean-Baptiste Maudet s'est inspiré de plusieurs histoires qui le fascinaient. Tout d'abord, "l'indien au trou", cet homme a vécu seul 20 ans en Amazonie, son peuple a visiblement été décimé, il parle une langue qu'il est le seul à connaître. Il est mort seulement en septembre. Il évoque aussi l'explorateur Percy Fawcett qui cherchait une cité perdue. Un livre retrace son aventure : La cité perdue de Z. Jean-Baptiste Maudet cite Tristes tropiques de Lévi-Strauss. Comme beaucoup de monde, il connaissait ce livre par des citations, mais ne l'avait jamais lu de bout en bout. Il l'a finalement lu et a fait des recherches pour en savoir davantage.
"On peut voyager en restant chez soi ou voyager sans arriver à déconnecter."
Ce livre nous amène indéniablement à nous poser des questions sur le voyage.
Informations pratiques
Lieu(x)
BU Chevreul