Mémoire sur l'écosystème musical

Youtube, Apple Music, Spotify, Deezer font partie de notre quotidien mais comment les artistes se démarquent-ils ? Comment s’emparent-ils de ces applications pour attirer notre attention ? Ce sont les questions que se pose Cyril Tutot (M2 Management carrières d'artistes - Écosystème de la musique).
 

En effet, il existe actuellement une dichotomie entre notre attention qui est limitée* et un contexte d’abondance de la création musicale dû en partie à la démocratisation des moyens de production. Dans ce cadre, les créateurs de musique sont en compétition pour mobiliser l’attention des auditeurs. Cyril se demande alors quels sont les mécanismes narratifs que les artistes emploient pour capter l’attention des auditeurs. En d’autres termes, quelles sont les techniques et les stratégies qui visent à construire un univers engageant autour d’un projet artistique. Pour y répondre, il se focalise sur deux catégories d’artistes indépendants, les artistes 100% autoproduits et les artistes liés à un label indépendant qui évoluent dans tous les genres musicaux sur les marchés francophones et américains depuis 2010.

Tout d’abord, il contextualise les rapports entre les artistes indépendants et les plateformes numériques. Il étudie les principes de l’économie de l’attention, les effets de la plateformisation sur les modes de consommation et tente ainsi de décrire les défis auxquels sont confrontés les artistes indépendants. Puis il décortique la stratégie narrative que les artistes emploient pour provoquer l’engagement et se différencier. Cette stratégie comprend la création d’un personnage (persona artistique), la création d’un récit de vie réel ou fictif (storytelling), la création d’un univers (world-building), et enfin la narration transmédia qui consiste à disséminer des indices sur plusieurs plateformes qui permettent de comprendre l’univers de l’artiste. Tout au long de son travail, Cyril adopte une approche qualitative : il réalise des études de cas d’artistes à succès international indépendants ou non pour les comparer, observe les discours des artistes, les pratiques numériques des auditeurs et complète ces données par une analyse métrique des performances et des données économiques des créations musicales.

Pour conclure, il fait apparaître les impacts et les limites de ces stratégies narratives sur la fidélisation du public, étudie les nouveaux modèles économiques qui se basent sur la fidélité et soulève les risques et les contraintes de l’approche du « tout narratif ».
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*selon la théorie de l’économie de l’attention d’Herbert Simon